Du 3 au 17 août 2018, La Galerie Borromée accueille l'artiste.
D’où émergent-elles, ces formes, ces femmes? De la matière jetée sur la toile et qui fait surprise? Du plissement des couleurs qui fait saisissement? De traces attrapées au vol du geste et qui font surface?
ça nous regarde
"toute forme est un visage qui nous regarde" Serge Daney.
Dans ce face à face, dans ce corps à corps, l’oeuvre
imposerait-elle sa présence au monde et au peintre?
Exposition temporaire du 3 au 17 août 2018
Visite sur rendez-vous à Galerie Borromée 24370 Simeyrols
Téléphone: 06.24.56.28.49
Suivre ce lien pour vous inscrire.
Femmes en forme(s) Philippe Tillard –
Galerie Borromée août 2018
Aujourd'hui, la galerie Borromée vous accueille pour sa deuxième exposition. Mon désir est d'exposer un seul artiste à la fois afin de partager plus étroitement son univers. Faire découvrir la création de Philippe Tillard émane d’une rencontre entre la Galerie et la singularité de son œuvre. La rencontre entre un galeriste, l’artiste et l’homme.
J'ai retenu les paroles d'un ami qui tenait un bar à vins sur Toulouse : « Tous les vins que j'ai choisis, c'est suite à ma rencontre avec le vin mais aussi avec celle ou celui qui l'a élaboré. Un vin peut être excellent… si le vigneron est imbuvable, je ne le prends pas. »
A l’occasion de ce deuxième vernissage, vous allez rencontrer à la fois l’œuvre et l'artiste. L'image, chez chaque créateur, n'est pas un simple objet mais un acte, un processus qui donne formes en lien avec la vie. L'image offerte, il faut l'envisager comme un accès à l'imagination.
Afin de préciser ce qui est ici entendu comme imagination, je vais emprunter, citée par Georges Didi-Huberman [ L'image survivante – Histoire de l'art et temps des fantômes selon Aby Warburg], une phrase de Baudelaire prise dans ses Notes nouvelles sur Edgar Poe (1857), note qui énonce clairement en quoi l'imagination est une puissance de la pensée commune au poète et au savant : « l'imagination n'est pas la fantaisie ; elle n'est pas non plus la sensibilité, bien qu'il soit difficile de concevoir un homme imaginatif qui ne serait pas sensible. L'imagination est une faculté quasi divine qui perçoit tout d'abord, en dehors des méthodes philosophiques, les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies. Les honneurs et les fonctions qu'il confère à cette faculté lui donnent une valeur telle (…) qu'un savant sans imagination n'apparaît plus que comme un faux savant, ou tout au moins comme un savant incomplet. »
Ce qui m’a manqué, dans la rencontre avec l’œuvre de Philippe Tillard, ce qui me manque, c'est de voir l'artiste à l’œuvre afin d'accéder au mystère de sa création : comment sont apparues les formes qui sont devenues tableau ? Existe-t-il un état latent ? Les apparitions sont-elles accidentelles ? D'où proviennent-elles ? Chaque tableau serait-il une scène de théâtre ? Chaque tableau possède un titre… à moins que ce ne soit le titre qui ne possède le tableau ? Qu'est-ce qui remonte à la mémoire ? Qui ou quoi s'étale, prend ses aises sur la toile ? L'art n'est pas une simple question de goût mais bien une question vitale. Il existe un passage de la vie, de la vie la plus profonde qui s’exfiltre dans l'art. La vie d'une culture.
Alain Abadie Simeyrols, le trois août 2018
Comments